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Positionnement Q1 2024

Positionnement stratégique - Avril 2024

Sur ce premier trimestre, la prise de risque a rémunéré les investisseurs puisque les marchés actions ont grimpé de plus de 10%.

Du côté obligataire, c’était sans grande surprise que les taux ont progressivement augmenté, après les chutes particulièrement marquées qui ont été observées sur la fin de l’année 2023.

L’environnement était par conséquent plutôt normal, voire sain : les marchés actions ont grimpé en même temps que les taux sur le marché obligataire.

Performance des marchés actions en 2024 (EUR, en base 100 au 31/12/2023)

Source : Refinitiv Datastream

En effet, au vu des chiffres économiques américains, il est tout à fait normal que les taux aient grimpé et que les baisses des taux directeurs escomptées par le marché aient été repoussées. Rappelons-le, en début d’année, les marchés obligataires s’attendaient à 6 voire 7 baisses de la part de la Fed et de la BCE, enhardis par la désinflation rapide en cours à ce moment-là.

Or, entre temps, les chiffres économiques se sont avérés très robustes, et la désinflation a freiné, pour arriver à une inflation américaine qui campe autour de 3,5%. Il est donc compréhensible que les marchés aient revu leur copie et tablent désormais sur une à deux baisses de taux.

En même temps, les membres de la Fed s’adaptent aussi à cette nouvelle réalité et certains questionnent même la nécessité de baisser les taux cette année. Fort heureusement pour les marchés, l’éventualité d’une hausse n’est pas mentionnée pour l’instant.

Évolution des taux souverains à 10 ans

Source : Refinitiv Datastream

Cet environnement de croissance qui surprend à la hausse s’est révélé naturellement bénéfique pour les marchés actions, qui ont grimpé de part et d’autre de l’Atlantique. Rappelons que la croissance forte est bonne pour les bénéfices des entreprises, qui est l’élément central de la performance boursière de ces dernières.

Les attentes d’un rattrapage des marchés européens ont été satisfaites car les niveaux de valorisation vis-à-vis des États-Unis étaient encore plus attractifs que d’ordinaire.

Au-delà de la croissance, la thématique de l’intelligence artificielle a continué de porter les marchés. Si les Magnificent 7 sont devenus les Fantastic 4, car certains d’entre eux ont été délaissés par les investisseurs, l’espoir autour des gains de productivité que devrait générer l’intelligence artificielle demeure.

Sur le plan des secteurs, si les deux premiers mois de cette année ont profité à la Technologie, aux Services de Communications et à la Finance, le mois de mars a été porteur pour les secteurs plus à la traîne comme l’Énergie, les Matériaux et les Services aux Collectivités.

Nous ne pouvons évidemment mettre le point final à ce Panorama sans mentionner ce qui s’est déroulé sur le marché des matières premières. Or, pétrole, cuivre, cacao… Tous ont emprunté une pente ascendante sur cette période pour des raisons diverses et variées.

Commençons par l’or, qui a connu une ascension fulgurante de 8% au premier trimestre sur base des craintes géopolitiques pour atteindre des sommets historiques. Ce mouvement s’est réalisé malgré la hausse des taux. Traditionnellement, lorsque les taux grimpent, l’or diminue car le coût d’opportunité de détention de l’or augmente. Les achats des banques centrales seraient donc à l’origine de ce mouvement, notamment les acquisitions des pays émergents qui se montrent désireux de réduire leur dépendance au dollar dans leurs réserves. Notons également la contribution du consommateur chinois à la hausse de l’or, toujours inquiet par la problématique immobilière qui frappe le pays.

Le pétrole a également connu une hausse notable, les crises au Moyen-Orient ayant refait surface. Ainsi, le prix du Brent a pris 13% sur le trimestre, tout en se calmant une fois que les États ont fait preuve de retenue dans leurs attitudes belliqueuses.

Mentionnons également le cuivre, un des métaux essentiels de la transition énergétique, dont le prix grimpe sur base d’une offre et d’une demande déséquilibrées. Alors que la demande de cuivre ne cesse d’escalader, l’offre est limitée puisque les stocks sont au plus bas et l’ouverture de nouvelles mines suscitent de grandes difficultés. Ainsi, le prix de la tonne de cuivre a également battu des records historiques pour se hisser à la barre des 9000 dollars US.

En somme, dans l’ensemble, le trimestre a été porteur pour les investisseurs. Si les actions ont répondu aux attentes en raison d’une meilleure situation économique, il est normal que les taux soient entrés dans une phase de retracement par rapport aux baisses marquées de la fin de l’année dernière. Cela dit, l’investissement dans l’obligataire a toujours du sens. Avec les niveaux de taux élevés, le portage fourni par les obligations, que ce soit au niveau souverain ou privé, s’avère opportun dans la construction de portefeuille. La fonction première de l’obligataire, qui consiste à fournir un revenu fixe à l’investisseur, a été redécouverte, contrairement à la période où les taux campaient à zéro quelques années plus tôt.

En matière de positionnement, nous recommandons une allocation neutre en actions et obligations. Au vu de la bonne trajectoire de croissance, notre vue stratégique porte sur des achats d’actions à venir au vu du contexte économique résilient. Si des doutes vis-à-vis des baisses de taux à venir subsistent sur le court terme, le point d’attention principal devrait rester la croissance une fois que la volatilité sur les taux sera à nouveau digérée. Sur le plan sectoriel, notre préférence va aux secteurs qui peuvent continuer de profiter de la force de l’économie (Consommation discrétionnaire, Finance) et de la thématique de l’intelligence artificielle (Services de Communications). Comme nous l’avons déjà évoqué, l’investissement dans l’obligataire a vraiment beaucoup de sens au vu des niveaux de taux. Si la situation économique aux États-Unis peut créer une pression à la hausse sur les taux souverains américains, la faiblesse de l’économie et de l’inflation en Europe nous a fait préférer les taux souverains européens ces derniers mois. N’oublions pas la dette privée qui profite également de bons fondamentaux et offre une certaine prime, surtout à courte échéance. Ainsi, les portefeuilles diversifiés peuvent continuer de s’avérer opportuns pour naviguer les trimestres à venir.

Notre positionnement en bref

Allocation générale d'actifs

Actions

=

Obligations

=

Cash

-

Duration

=

Actions

Régions

USA

=

Europe

=

Marchés émergents

-

 

Secteurs préférés

Consommation discrétionnaire

+

Services de communications 

+

Finance

+

Obligations

Etats

USA

=

Europe

+

 

Sociétés

Investment grade

=

High Yield

=

Emerging Debt

-

Aykut Efe
Economist & Strategist
Spuerkeess Asset Management

Carlo Stronck
Conducting Officer & Managing Director 
Spuerkeess Asset Management

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