La culture financière des jeunes est un enjeu crucial pour leur avenir. Mais quel est le niveau de connaissances financières des jeunes aujourd'hui, et comment peuvent-ils se préparer aux défis économiques de demain ? Pour répondre à ces questions, nous avons interviewé Jessica Thyrion, Conseillère à la Fondation ABBL pour l’Éducation Financière. Dans cet article, elle partage son expertise sur l'importance de l'éducation financière, les défis spécifiques auxquels les jeunes sont confrontés, et les initiatives mises en place pour les aider à naviguer dans le monde complexe de la finance. Découvrez comment la Fondation ABBL œuvre pour améliorer la culture financière des jeunes et les préparer à prendre des décisions éclairées et responsables.
Objectifs de développement durable et de lutte contre les changements climatiques de l’ONU : comment devenir une banque durable ?
Nathalie Roth est conseillère principale, spécialisée dans le financement de l’action climatique, les marchés environnementaux et internationaux du carbone, l’analyse des répercussions des dérèglements climatiques, ainsi que l’évaluation des bienfaits associés au développement durable. Depuis plus de 20 ans, elle accompagne des entreprises, gouvernements et organisations du monde entier, dans le cadre de leurs efforts de transition durable. Nous avons eu le plaisir d’échanger avec elle sur les Objectifs de développement durable et de lutte contre les changements climatiques définis par les Nations Unies. Découvrez les solutions dont disposent les banques aspirant à la durabilité et ne manquez pas ses cinq conseils pratiques, à appliquer au quotidien dans une démarche durable.
1. Depuis sa fondation en 1945, l’Organisation des Nations unies (ONU) se donne pour mission d’encourager la coopération internationale, afin de favoriser l’identification de solutions en réponse aux problèmes économiques, sociaux ou humanitaires. La protection de l’environnement est devenue une priorité, mais en quoi contribue-t-elle au bien-être des populations ?
En 2015, les États membres de l’ONU ont adopté une série de 17 objectifs de développement durable – communément désignés sous l’abréviation « ODD » – à atteindre à l’horizon 2030. Élimination de la pauvreté, amélioration de la santé et de l’éducation, réduction des inégalités de genre, lutte contre les changements climatiques ou encore préservation de nos forêts et de nos océans : ces objectifs de développement social, environnemental et économique touchent à des problématiques diverses et s’accompagnent de cibles à atteindre avant 2030 en vue d’améliorer directement le bien-être des habitants du monde. Chaque pays définit ses propres indicateurs de performance, afin de mesurer les progrès réalisés dans la concrétisation des ODD.
2. En septembre 2019, des dirigeants du monde entier se sont réunis à New York pour aborder les progrès accomplis. Le monde en fait-il assez dans la lutte contre les dérèglements climatiques ?
L’Objectif de développement durable n° 13 appelle à la prise urgente de mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions. Dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat adopté en 2015, les États membres de l’ONU ont établi des cibles nationales destinées à atténuer ces dérèglements, cibles qui doivent être revues à la hausse tous les cinq ans. Cependant, les politiques mises en place au niveau mondial ne sont aujourd’hui pas suffisamment rigoureuses pour lutter contre les changements climatiques : nous nous dirigeons davantage vers un réchauffement de 3 °C que vers l’augmentation de 1,5 °C à 2 °C exigée par l’Accord de Paris. En revanche, à l’échelle régionale, les cibles adéquates sont en cours de mise en œuvre réglementaire en vue d’atteindre les objectifs définis par cet Accord. L’Union européenne s’est donné pour objectif de réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990 ainsi que d’aboutir à la neutralité carbone à l’horizon 2050. À travers sa nouvelle loi sur la protection du climat, le Luxembourg a adopté en décembre 2020 les mêmes objectifs, avec 2005 pour année de référence.
3. Les changements climatiques menacent de plus en plus l’humanité. Les Nations unies ont défini un cadre pour le financement du développement durable. Quels en sont les objectifs ?
Soutenus par l’ONU, les cadres de financement nationaux intégrés servent de guides pour le financement des priorités nationales de développement durable et des ODD définis à l’échelle de chaque pays. Les volets à financer sont quant à eux identifiés dans les plans et stratégies nationaux de développement durable, comme le 3e Plan national luxembourgeois pour un développement durable à l’horizon 2030. L’une des priorités de ce plan consiste par exemple à garantir la disponibilité du financement en faveur de l’action climatique, de l’accès aux énergies renouvelables et des autres ODD. Rendre les flux financiers compatibles avec un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient au changement climatique figure également parmi les exigences de l’Accord de Paris. Cela a conduit à l’élaboration d’une feuille de route et d’une stratégie pour la finance durable au Luxembourg, ainsi qu’à la création du plan d’action de l’UE sur la finance durable. La collaboration avec le secteur privé est essentielle pour mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre de l’action climatique au sein de l’économie réelle.
4. À quels risques de catastrophes naturelles le Luxembourg est-il exposé et que pouvons-nous faire pour les éviter ?
Selon les projections climatiques, les précipitations sont amenées à diminuer durant l’été et à augmenter pendant l’hiver, parallèlement à une hausse des risques d’inondations et de manifestations climatiques extrêmes. Ces phénomènes ont des conséquences néfastes sur les secteurs du bâtiment, du logement et de l’énergie, ainsi que sur l’agriculture, les écosystèmes et la biodiversité. Différentes mesures destinées à limiter les répercussions des dérèglements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes sont par exemple présentées dans le Plan d’action pour l’adaptation aux effets du changement climatique au Luxembourg pour la période 2018-2023. Étant donné que chaque foyer et chaque entreprise présentent un profil de vulnérabilité unique face aux catastrophes naturelles, les bonnes mesures d’adaptation sont définies à une échelle individuelle.
5. Selon vous, qu’est-ce qui rend une banque durable et comment Spuerkeess peut-elle contribuer au maintien du réchauffement climatique à une température inférieure à 2 °C, voire 1,5 °C ?
Afin de devenir plus durable, une banque doit tout d’abord définir une stratégie de durabilité qui soit claire, élaborer un plan d’action ambitieux et mettre en place les structures de gouvernance adéquates aux fins de leur application. Spuerkeess peut, comme toute autre entreprise, sensibiliser ses collaborateurs à l’identification et à la gestion des risques et possibilités associés au climat, ainsi que leur apprendre à définir les activités durables dans le cadre des affaires courantes de la banque. Les banques peuvent en outre commencer à proposer des produits et services plus attrayants et spécifiquement axés sur le financement d’activités durables, tout en réduisant au fil du temps leurs opérations de prêt, de financement et de gestion d’actifs en faveur d’activités indéniablement néfastes au climat et à l’atteinte des ODD. Il est également important d’échanger directement avec les entreprises à forte intensité CO2 en vue de les aider à financer leur transition vers des modèles économiques bas carbone. Enfin, pour accélérer la croissance de la finance durable, il est indispensable de pouvoir accéder à de meilleures données sur le développement durable et de bénéficier d’une plus grande transparence.
6. Comment le citoyen ordinaire peut-il apporter sa contribution ? Quels sont vos conseils personnels à appliquer au quotidien ?
Les cinq conseils de durabilité au quotidien
1. Ayez conscience que chaque décision de consommation ou presque a des répercussions sur le climat et la nature.
2. Pratiquez une consommation plus consciente, achetez des produits régionaux et saisonniers, réutilisez et recyclez.
3. Diminuez votre empreinte carbone dans toutes vos activités, en optant notamment pour des solutions bas carbone en termes de logement et de mobilité (p. ex., transports en commun, autopartage, covoiturage, vélo).
4. Efforcez-vous de réduire également l’empreinte carbone de vos décisions de placement financier.
5. Commencez à interroger votre conseiller en placement sur les ODD et les répercussions climatiques de votre épargne et de votre portefeuille d’investissement, ainsi que sur les solutions durables permettant de générer les rendements financiers attendus.
À propos du blog :
Il devient urgent d’opérer une transition rapide vers une durabilité environnementale à l’échelle mondiale. Grâce aux acteurs du changement, nous pouvons aujourd’hui progresser dans cette direction. Publiée deux fois par mois, la rubrique « Pourquoi est-ce important ? » offre un bref éclairage sur les dernières tendances en matière de durabilité. Depuis mai 2021, nous nous efforçons d’éclaircir ce sujet important à travers le regard de nos experts.
Nous apprécions également votre contribution ! À compter de juin, ne manquez pas les conseils pratiques de nos experts à appliquer dans votre quotidien.