Êtes-vous curieux de savoir comment vos choix financiers peuvent réellement contribuer à la lutte contre le changement climatique ? Voulez-vous découvrir les initiatives innovantes mises en place au Luxembourg pour promouvoir la finance durable ? Dans cette interview, Laetitia Hamon, Head of Sustainable Finance à la Bourse de Luxembourg, partage ses idées et expériences sur ce sujet crucial. Pour comprendre comment vous pouvez faire la différence et être un acteur du changement vers un avenir plus durable, lisez cet article.
Quelles tendances climatiques surveiller en 2024 et comment réduire le réchauffement climatique ?
Dans ce monde en constante évolution, il est essentiel que nous comprenions les prévisions concernant l’augmentation des températures à l’échelle mondiale et son impact sur les conditions climatiques, les écosystèmes, la biodiversité et les ressources naturelles. L’évolution du climat de la planète Terre est en grande partie due à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc essentiel d’en étudier les conséquences et de chercher des solutions innovantes pour en atténuer les effets. Nous nous sommes entretenus avec Andrew Ferrone, président de l’Observatoire de la Politique Climatique, qui nous a fait part de ses réflexions et de ses conseils en matière de durabilité pour l’année 2024.
1. Quels scénarios d’évolution de la température mondiale sont envisagés pour les prochaines décennies face aux tendances climatiques actuelles ?
Il est pratiquement certain que 2023 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée en au moins 125.000 ans (pour mémoire, les débuts de l’agriculture remontent à environ 12.000 ans). Ce triste record ne sera pas le premier enregistré ces dernières années, mais s’inscrit dans une tendance à long terme liée au changement climatique causé par les activités humaines.
Selon les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), cette tendance se poursuivra au moins jusqu’en 2050, après quoi les émissions mondiales de gaz à effet de serre pourraient atteindre le « zéro émission nette » (c’est-à-dire, que toutes les émissions n’ayant pas été supprimées seront compensées par le captage). Si les réductions d’émissions suivent le scénario le plus ambitieux, les températures mondiales se stabiliseraient à environ 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900). En outre, plus nous tarderons à atteindre l’objectif « zéro émission nette », plus les hausses de température seront importantes.
Au Luxembourg, les températures ont augmenté de 1,5 °C entre les périodes 1861-1890 et 1991-2020, et les dix années les plus chaudes ont été enregistrées entre 2002 et 2022. On peut s’attendre à une augmentation plus rapide des températures au Luxembourg par rapport à la moyenne mondiale de 1,1 °C sur une période similaire, car les surfaces terrestres se réchauffent plus rapidement que les océans.
2. D’après les projections des climatologues, quelles conséquences l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre aura-t-elle sur les conditions climatiques dans les différentes régions du monde ?
Les scientifiques prévoient que chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire entraînera une augmentation des effets du changement climatique. Si les politiques climatiques actuelles sont respectées, une personne née en 2020 devrait subir 3 fois plus de catastrophes liées au climat qu’une personne née en 1960, notamment 7,5 fois plus de vagues de chaleur, 3,6 fois plus de sécheresses et 2,8 fois plus d’inondations fluviales.
Une politique climatique mondiale ambitieuse limitant le réchauffement de la planète à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels réduirait considérablement ces risques et permettrait notamment de diminuer presque de moitié le nombre de canicules.
3. Selon les projections des climatologues, quelles seront les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes, la biodiversité et les ressources naturelles ?
Les rapports publiés par le GIEC concluent que les écosystèmes, la biodiversité et les ressources naturelles sont d’ores et déjà affectés par le changement climatique aux niveaux actuels d’augmentation de la température, ainsi que par les pressions liées aux activités humaines. Ces effets s’intensifieront à l’avenir et, lorsque le réchauffement de la planète aura atteint 1,5 °C, certains systèmes naturels ne seront plus en mesure de s’adapter aux effets du changement climatique.
Si les politiques climatiques actuellement en vigueur sont respectées, une personne née en 2020 devrait connaître 3 fois plus de mauvaises récoltes et 2 fois plus d’incendies de forêt au cours de sa vie qu’une personne née en 1960. Si le réchauffement climatique atteint 2 °C, nous pourrions être confrontés à un effondrement de la chaîne alimentaire mondiale certaines années. Les forêts luxembourgeoises souffrent déjà des effets du changement climatique, en particulier de l’augmentation des sécheresses. L’absorption du CO2 dans l’atmosphère jouera un rôle important pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 au plus tard (comme l’exige la loi luxembourgeoise sur le climat), mais la protection des forêts et de la biodiversité est également cruciale.
4. Existe-t-il des technologies ou des solutions innovantes susceptibles d’atténuer les tendances climatiques négatives prévues ?
Pour éviter que les conséquences les plus graves du changement climatique ne se manifestent, il est essentiel que nous adoptions rapidement des modes de vie résilients. Cela passera par le déploiement de technologies réduisant notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles, comme le développement des énergies renouvelables, ainsi que le passage à des systèmes de chauffage et de transport ne dépendant pas des combustibles fossiles.
Toutefois, les avancées technologiques ne suffiront pas à rendre cette transformation possible ; des changements dans les modes de vie individuels seront également nécessaires. Concernant les transports, il faudra notamment privilégier la marche, le vélo, par ailleurs meilleurs pour la santé, et les transports communs. L’adoption d’un régime alimentaire plus sain, plus végétalien ou végétarien, peut également avoir des effets bénéfiques à la fois sur la santé et sur les émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, la consommation est également un facteur d’émissions de gaz à effet de serre et doit être réduite. Nous devons effectuer une transition vers une économie circulaire, dans laquelle les équipements et les matériaux sont réutilisés autant que possible et recyclés lorsqu’ils ne sont plus utilisables.
5 conseils utiles
pour limiter votre empreinte carbone en 2024 :
- Au lieu de prendre votre voiture, marchez, faites du vélo ou utilisez les transports en commun ! Proposez à vos collègues de participer à l’initiative « Mam Vëlo op d’Schaff oder an d’Schoul ».
- Privilégiez les plats végétariens ou végétaliens plutôt que ceux à base de viande, qui est l’aliment dont l’empreinte carbone est la plus élevée.
- Baissez votre chauffage de 1 ou 2 °C.
- Débranchez vos appareils et éteignez les lumières lorsque vous quittez une pièce.
- Prenez le train lorsque vous partez en vacances. Cela divisera votre empreinte carbone par 5 par rapport à l’avion.
À propos du blog :
Il devient urgent d’opérer une transition rapide vers une durabilité environnementale à l’échelle mondiale. Les entreprises et l'industrie ont d'énormes impacts sociaux et environnementaux. « Pourquoi est-ce important ? » est un blog bimensuel qui vise à éclaircir ce sujet important à travers le regard de nos experts.
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