Dans ce court extrait du podcast « Evergreens by Spuerkeess », Stéphanie Damgé, Directrice de la House of Entrepreneurship, nous éclaire sur les éléments-clés d'une gouvernance efficace, indispensable pour attirer des investisseurs et garantir une croissance durable. Elle met en lumière l'importance de la numérisation et de la cybersécurité, tout en offrant des conseils pratiques aux petites entreprises.
Comment construire des communautés durables et engager les parties prenantes ?
Quelles sont les grandes problématiques concernant la RSE et la durabilité au Luxembourg, et quels obstacles spécifiques rencontrent les acteurs économiques du pays lorsqu'ils cherchent à établir des communautés durables ? Au cours de cet entretien, Laetitia Georgel et Sophie Öberg de l'IMS Luxembourg nous dévoilent l'implication des entreprises luxembourgeoises dans le domaine de la responsabilité sociétale et de la durabilité, tout en offrant cinq conseils pratiques pour favoriser la construction de communautés durables.
1. Comment les entreprises au Luxembourg peuvent-elles impliquer les parties prenantes de manière significative dans leurs initiatives ESG ?
Impliquer les parties prenantes, qui désignent tous les individus ou groupes qui peuvent affecter ou être affectés par les activités d’une organisation, peut se faire de multiples manières en fonction de la nature et de l’importance stratégique de ces dernières pour l’organisation. Car ce qui est au cœur d’une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est la responsabilité d’une organisation d’agir dans l’intérêt de ses parties prenantes spécifiques, et non des parties prenantes en général, et de s’interroger sur comment ces dernières impactent à leur tour l’organisation sur les plans environnemental, social et économique. Les parties prenantes peuvent être internes (exemples: employé.es, comités d’entreprises, actionnaires/investisseurs) et externes (exemples: clients, fournisseurs, distributeurs, partenaires, communautés locales, ONG/associations, gouvernements/régulateurs, banques, médias). Une fois que les parties prenantes ont été identifiées par l’organisation, elles sont hiérarchisées en fonction de leur importance stratégique pour celle-ci, ce qui permet alors de déterminer la méthode de concertation, le niveau et la fréquence d’implication appropriés, de la simple information descendante aux entretiens individuels, en passant par exemple par des formulaires de consultation, des groupes de discussion, des consultations publiques ou des réunions locales.
2. Quels sont les meilleurs moyens pour les entreprises luxembourgeoises de promouvoir la durabilité au sein de leurs communautés locales ?
Le moyen le plus efficace et rationnel de promouvoir la durabilité dans sa communauté locale est de connaître ses parties prenantes et de les impliquer. Car ce faisant, l’entreprise s’aligne sur les besoins, les intérêts et les attentes de ces dernières tout en recueillant des informations qui sont précisément très utiles pour la conduite de ses activités. L’engagement de l’entreprise avec ses parties prenantes est ainsi une source essentielle d'opportunités, de gestion des risques et d’optimisation des prises de décision, ce qui lui permet d’améliorer la performance globale tout en étant responsable et durable. Enfin, cet engagement favorise la transparence et la collaboration ; il renforce également la crédibilité, la légitimité et la confiance dans l’entreprise au sein de sa communauté locale.
3. Comment les organisations non gouvernementales peuvent-elles collaborer efficacement avec les entreprises pour renforcer l'engagement des parties prenantes au Luxembourg ?
À but non lucratif, d’intérêt public qui ne relève ni de l’État ni d’une institution internationale, les organisations non-gouvernementales (ONG) sont un acteur essentiel de la société civile et vont ainsi dans la grande majorité des cas, faire partie des parties prenantes considérées par une entreprise. Selon le secteur d’activités et les orientations stratégiques de cette dernière, les ONG ont d’ailleurs une importance stratégique plus ou moins grande (exemples : ONG dans l’environnement pour une entreprise dans les énergies fossiles ; ONG dans les droits humains pour une entreprise dans le textile ; ONG dans le secteur social et solidaire pour une entreprise dans la restauration).
Elles peuvent s’engager concrètement auprès des entreprises soit en tant qu’interlocuteur et force de proposition dans le cadre de dialogues avec l’entreprise, soit dans le cadre de partenariats tels que de l’insertion (insérer des personnes éloignées de l’emploi via l’entreprise), du mécénat de compétences (bénéficier de compétences non disponibles en interne grâce à l’engagement de volontaires de l’entreprise), d’achats responsables (proposer une alternative aux achats traditionnels de l’entreprise), de transfert d’expertise (partager son expertise avec une entreprise désireuse d’inclure les sujets traités par l’ONG dans sa stratégie) ou encore de volontariat (accueillir une équipe de volontaires sur le terrain pour une mission d’utilité).
4. Quels sont les défis uniques auxquels les acteurs économiques luxembourgeois sont confrontés lorsqu'ils cherchent à créer des communautés durables, et quelles solutions innovantes peuvent-ils adopter pour y faire face ?
Les défis auxquels les acteurs économiques sont confrontés lorsqu’ils cherchent à créer des communautés durables sont très fortement similaires aux défis identifiés pour le pays dans son ensemble étant donné l’impact qu’ont ces défis sur les parties prenantes qui constituent précisément ces communautés. Parmi les défis les plus significatifs, on peut noter un développement démographique très important (+60% d’accélération depuis les années 2000) qui entraine notamment des défis importants en terme d’aménagement du territoire (circulation, logement, etc.) et de très fortes pressions sur l’environnement (ressources, climat, etc.) ; une grande diversité de la population (170 nationalités différentes) et une cohésion sociale en mutation (47,5% de la population n’a pas la nationalité luxembourgeoise ; seuls 27% des emplois sont occupés par des luxembourgeois ; plus de 200 000 travailleurs transfrontaliers/jour, vieillissement de la population avec la population des plus de 80 ans pratiquement multipliée par 3 en 2050) qui entrainent entre autres des défis de coopération transfrontalière, de communication interculturelle et intergénérationnelle, d’inclusion et de diversité.
Pour y faire face, les acteurs économiques bénéficient à mettre en place des consultations et dialogues avec leurs parties prenantes tel que décrit précédemment afin de travailler ensemble sur l’identification de solutions gagnantes pour tous. Le développement de communautés durables est bien en effet une responsabilité partagée qui nécessite une collaboration entre les secteurs, les industries, et l’ensemble des parties prenantes pour le bien commun.
- Identifier les parties prenantes propres à son organisation interne et externe.
- Hiérarchiser et mapper ses parties prenantes en fonction de leur importance stratégique, de leur connections et dépendances.
- Sélectionner les méthodes de concertation les plus appropriées.
- Évaluer et ajuster de façon régulière, réactive, transparente et respectueuse de ses parties prenantes, selon un principe d’amélioration continue.
- S’aider de référentiels et d’outils tels que la norme ISO 26000, le label ESR, la certification B Corp ou encore les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Il devient urgent d’opérer une transition rapide vers une durabilité environnementale à l’échelle mondiale. Les entreprises et l'industrie ont d'énormes impacts sociaux et environnementaux. « Pourquoi est-ce important ? » est un blog bimensuel qui vise à éclaircir ce sujet important à travers le regard de nos experts.
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