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Analyse économique - Q1 2025

Le cycle de croissance se poursuit : restons investis !

Économie

D’un point de vue économique, l’année 2024 se distingue par des écarts de croissance relativement marqués entre les différentes régions. Si la croissance mondiale a été correcte en touchant plus de 3%, les États-Unis ont à nouveau endossé le rôle de moteur de l’activité économique (+2,7%). En Europe, la croissance s’est révélée plutôt faible (+0,8%), et ce n’est pas le seul endroit du monde où elle a déçu car ce fut aussi le cas en Chine (+4,8%). Ces deux dernières économies font les frais de difficultés tant politiques que structurelles, qui les mènent à des niveaux de croissance peu encourageants.

Si les hypothèses actuelles permettent de conserver un certain optimisme sur la croissance en 2025, elles seront bien entendu tributaires des promesses de Donald Trump qui font la pluie et le beau temps sur différents sujets, qu’il s’agisse de droits de douane, d’immigration ou de géopolitique. Les scénarios économiques s’adapteront donc à la réalisation des promesses, les implications étant susceptibles de considérablement varier sur le plan de la croissance mondiale et de l’inflation.

États-Unis

Depuis deux ans, l’économie américaine défie la gravité et invalide les hypothèses de récession. C’est un fait : la fameuse récession qui aurait dû résulter de la campagne de hausses de taux de la Fed n’a jamais eu lieu.

Le succès de l’économie américaine vient de l’excellente forme financière des ménages américains. Profitant d’un taux de chômage en légère hausse mais toujours très faible, la consommation reste le moteur de la croissance. En effet, le taux de chômage touchait 3,4%, à son plus bas en 2023, puis a progressivement grimpé pour finir l’année à 4,1%. Si la tendance récente est haussière, elle s’avère très graduelle, sans augmentation généralisée des licenciements.

Un cercle vertueux s’en retrouve alimenté entre emploi, salaire et consommation. Les salaires continuent également de grimper, certes à un rythme plus faible, mais supérieur à l’inflation, ce qui renforce le pouvoir d’achat des ménages.

De plus, il naît de ce cercle vertueux un effet richesse substantiel. Si la dette des ménages continue d’augmenter, leur richesse grimpe plus rapidement à travers la hausse des prix de l’immobilier et des actifs financiers. Ceci allie l’utile à l’agréable et leur apporte un certain confort dans leurs dépenses tout en soutenant l’économie.

Par ailleurs, les dépenses publiques et privées en infrastructures ont soutenu la croissance en 2024.

Les facteurs positifs qui ont nourri la croissance en 2024 devraient continuer de porter l’économie américaine sur un taux de croissance réel supérieur à 2%, au-dessus du potentiel de croissance.

Rappelons également que dans les années à venir, des gains de productivité sont attendus aux États-Unis, « the place to be » des créateurs de l’IA.

L’inflation reste le seul bémol. En effet, l’inflation générale avoisine 3% et l’inflation sur les services dépasse 4%, ce qui pousse la Fed à se montrer plus prudente en 2025. Après 100 points de base de baisses de taux en 2024, synonymes de réajustement de sa politique monétaire, la Fed devrait plutôt transiger en faveur d’une pause à court terme avant de poursuivre sur d’éventuels fléchissements de taux.

Inflation annuelle (2019-2024)

Source : Bloomberg, Spuerkeess Asset Management

Europe

Le Vieux Continent a connu une année de croissance faible, à seulement 0,8%. Si des espoirs de rebond économique existaient sur la première partie de l’année, les crises politiques ont pris le dessus à partir de l’été. L’instabilité gouvernementale en France et Allemagne ont réduit la visibilité de l’économie de ces deux pays cœurs de la zone euro.

Il faut reconnaître que cette instabilité politique n’est pas d’un grand soutien dans un cadre international où la visibilité fait également défaut. L’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis génère également son lot d’incertitudes et de nervosité. En effet, les droits de douane qu’il menace d’imposer à ses partenaires commerciaux sont sources de bien des tourments. Sans compter la fébrilité que suscite également la nouvelle présidence parmi les entreprises et les investisseurs européens qui souffrent déjà d’un retard de productivité par rapport aux États-Unis et à la Chine dans certains secteurs, mais aussi de coûts de l’énergie élevés depuis l’invasion de l’Ukraine.

Si la croissance européenne est moribonde, il en résulte une inflation plus proche de la cible qu’aux États-Unis. Cela devrait permettre à la Banque centrale européenne (BCE) de continuer sa campagne de baisses de taux et de s’approcher de la neutralité sur le plan de ses taux directeurs.

Evolution des taux directeurs (2019-2024)

Source : Bloomberg, Spuerkeess Asset Management

Aykut Efe
Economist & Strategist
Spuerkeess Asset Management

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