Editorial Q3 2023
« Guerre Israël-Gaza », « les attaques du Hamas », « frappes aériennes » … Depuis le 7 octobre, le Moyen-Orient est le théâtre d’un nouveau conflit entre Israël et le Hamas. Les réflexes du gestionnaire d’actifs le poussent immédiatement vers les écrans, pour prendre le pouls des marchés et tenter de mesurer le risque tel qu’ils le perçoivent. Car qui dit Moyen-Orient pense prix du pétrole, dans une situation où l’inflation peine à fléchir à travers le monde ; on se demande alors comment les banques centrales vont réagir, sur quelle trajectoire les estimations de croissance vont s’inscrire, s’il est opportun de couvrir les expositions, quels seront alors les actifs susceptibles de présenter des qualités de refuge… ??
Ces dernières années, un grand nombre de ces aléas ont conduit les gestionnaires à repenser leur allocation voire des scénarios économiques entiers. L’invasion de l’Ukraine par la Russie figure parmi les plus mémorables, et à ce titre, a certainement largement contribué à renforcer les tendances inflationnistes déjà largement présentes dans l’économie à ce moment-là.
Dans un passé plus lointain, les attentats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center ont sans conteste marqué au fer rouge les cours des marchés financiers : ce jour-là, les bourses ont été fermées en pleine séance, mais à la fin de la semaine de leur réouverture, elles accusaient des pertes gigantesques touchant quasiment 12% pour le S&P500 à plus de 14% pour le Dow Jones.
Souvent, ces guerres et attentats distillent l’incertitude sur les marchés, et par conséquent se traduisent a priori par des pertes immédiates pour les investisseurs. Ces aléas nous amènent naturellement à nous poser la question de savoir s’il est raisonnable encore d’investir ...
Flashback sur mars 2003 : l’opération « Libération irakienne » ou seconde guerre du Golfe est lancée par une coalition que mènent les États-Unis. À partir de ce moment-là, l’indice actions phare des États-Unis a commencé une longue phase de hausse qui a duré jusqu’en septembre 2007, alors que la crise financière commençait à pointer le bout de son nez.
Au-delà de tout le chagrin, la douleur et les pleurs que ces malheureux événements déclenchent, l’être humain a une formidable capacité: celle de se relever ! Comme si l’espèce humaine était d’abord et avant tout programmée pour survivre. C’est cette même dynamique qui s’enclenche sur les marchés, ce qui est compréhensible puisqu’il s’agit essentiellement d’un échange entre êtres humains. D’ailleurs, saviez-vous que certains, à l’instar du Baron Rothschild* au 18ème siècle, considèrent même que ces périodes d’insécurité constituent un excellent point d’entrée pour les investissements ? Aussi, et en dépit du ressenti quelque peu désagréable susceptible de naître de cette affirmation, plusieurs périodes de l'histoire récente nous montrent bel et bien qu’il s’est très souvent révélé payant de rester investi!
*On attribue au baron de Rothschild la citation : "The time to buy is when there's blood in the streets."