Editorial Q1 2023
Le début de l‘année 2023 s’est caractérisé par un optimisme modéré sur les marchés, après une année 2022 qui restera dans les annales pour avoir pénalisé sans distinction les investisseurs actionnaires et obligataires. Courant janvier, un bref instant, les actions et obligations ont affiché des performances, comme si les soucis d’inflation et le risque de récession avaient été résolus d’un coup de baguette magique avec le passage à l‘année nouvelle.
Si cet élan s’avérait propice pour tous les investisseurs, force est de constater qu’il n’a pas duré.
L’inflation s’est montrée tenace dans un contexte où les mesures des banques centrales n’ont vraisemblablement pas encore réussi à briser définitivement la tendance. Même si l’inflation des biens a constamment fléchi, la tendance de l’inflation des services n’a, en revanche, guère montré de signe de faiblesse.
Et maintenant ?
L’histoire de ce début d’année risque de se répéter : les banques centrales continuent d’agir pour freiner l’activité tout autant que l’inflation, quoique dans le même temps, elles ne souhaitent pas prendre le risque de mettre l’intégralité de l’activité à l’arrêt. Dans cette perspective, le marché attendra des banquiers centraux qu’ils fassent preuve de finesse et doigté dans les mois à venir.
L’objectif est certainement que la politique monétaire des banques centrales accompagne l’économie dans ce soft landing si cher à Alan Greenspan, l’ancien Président de la Réserve fédérale américaine.
Il va sans dire que les taux d’intérêts constituent les principaux instruments permettant d’atteindre cette trajectoire : en augmentant, les conditions d’obtention de crédit se durcissent et dissuadent ainsi certains entrepreneurs.
Au-delà des taux affichés et décidés par les banquiers centraux, les banques commerciales sont également susceptibles de durcir les conditions de crédit. En témoignent notamment les récentes faillites de certaines banques américaines ou le rachat du Credit Suisse en Europe, qui devraient inciter les banques à une plus grande aversion au risque. Ce faisant, les institutions financières devraient apporter leur soutien aux banques centrales dans les efforts qu’elles consentent à faire fléchir l’activité économique.
Dès lors, nous nous attendons encore à des changements de tendance sur les marchés, aussi bien dans le segment obligataire que dans celui des actions. Dans cette recherche subtile du bon équilibre, il s’agira d’être à l’affût du facteur-clé qui consiste à déterminer si les banques centrales auront trop peu, juste assez ou beaucoup trop refreiné l’activité.
En somme, nous espérons toucher bientôt le « juste ce qu’il faut » !
Vous remerciant pour votre confiance.