Editorial Avril 2024
Good news is good news !
Les bonnes nouvelles sont des bonnes nouvelles pour de vrai ! Ce qui semble aller de soi dans le langage courant est, en fait, et c’est le cas de le dire, une vraie bonne nouvelle pour les marchés financiers. Il ne s’agit pas d’un simple pléonasme. Comme dans toute industrie, le jargon financier a ses particularités.
Et ces particularités qui nous intéressent se constatent à la fois sur le plan de la situation économique dans son ensemble et sur le plan des différents actifs en particulier. En finance, l’utilisation de l’adjectif « bon » qui qualifie les nouvelles dans l’expression du titre laisse présager que d’autres formes de cette expression existent.
Ne nous méprenons pas : il ne s’agit pas là d’une schizophrénie des acteurs des marchés financiers, mais plutôt de marquer la façon dont ils appréhendent et interprètent certaines nouvelles.
Pour mieux comprendre ce paradoxe, revenons en arrière, au moment où l’inflation a commencé à s’envoler, et où les banques centrales ont déclenché leur processus de hausse des taux d’intérêts. À cette époque, toutes les informations qui escomptaient ou démontraient que la croissance économique continuait à s’accélérer ou à rester forte (ce qui a priori est une bonne nouvelle) étaient interprétées négativement par les marchés. En effet, ces derniers considéraient que ces bonnes nouvelles engendraient des hausses de taux plus amples susceptibles de davantage freiner l’économie. Dans le même ordre d’idée, si la croissance économique venait en revanche à flancher (ce qui a priori est une mauvaise nouvelle), les marchés s’en félicitaient, car ils anticipaient que les freins, c’est-à-dire les hausses de taux, allaient être levés sans grand délai.
Actuellement, aux États-Unis notamment, il semble que nous soyons enfin revenus dans une phase Good news is good news : la problématique de l’inflation semble maitrisée et ainsi, quand la croissance économique revient, les bénéfices croissent sans nécessiter de frein supplémentaire. En somme, c’est une vraie bonne nouvelle pour la plupart des actifs financiers. Et là-dessus, le point de vue est unanime et sans équivoque : pourvu que ça dure !